Histoire et Manuel Religieux de l'Ordre du Temple

Trois livres de Thierry Rousseau de Saint-Aignan, portent sur les Templiers et l'Ordre fondé en 1099

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 TOME I

 Histoire de l'Ordre du Temple - Les Chevaliers Blancs Templiers de 1099 à 1292

La création de la Milice du Christ par Hugues de Payns et Godefroy de Saint-Omer est accueillie comme une résolution formidable dans le monde Chrétien. En instituant un Ordre religieux et militaire, Hugues de Payns ne crée pas seulement une caste particulière de Chevaliers, mais bien une société à part entière, bien différente de ce qui existe déjà. Les Statuts et l’Habit donnent alors la véritable application de la Règle que le Premier Grand Maître garde sous sa protection. Le Pape Honorius II et le Patriarche Étienne lui confirment ces traits, et c’est l’Abbé de Clairvaux, Saint Bernard, qui en 1128, écrit lui-même cette Règle, après sa lecture faite par le Grand Maître. C’est donc bien Hugues de Payns qui rédigea primitivement la Règle et les Statuts de l’Ordre du Temple. 
En 1128, le Grand Maître de l’Ordre Hugues de Payns, se rend en Normandie, y rencontrer le Roi d’Angleterre, Henri 1er. Le Souverain, apprenant la création de l’Ordre du Temple, invite Hugues de Payns a visiter son Royaume. Le Grand Maître y amasse d’énormes subsides, destinés à la défense des Pelerins de Terre Sainte. En 1130, une Maison de l’Ordre est construite à Londres. La même année, Hugues de Payns rentre en Palestine avec un véritable trésor et des hommes en nombre. Le Grand Maître établit sa société en Palestine, en la développant et en l’organisant, avec l’appui des souverains Chrétiens de Terre Sainte, avant de l’élargir à l’Europe entière. 

Le Chapitre, est l’assemblée principale qui gouverne l’Ordre du Temple. Aucune décision, qu’elle soit simple comme l’intégration d’un Frère dans les rangs de l’Ordre, ou difficile, comme celle de rassembler l’armée ou de tenir justice, ne peut être prise hors du Chapitre. Le Chapitre dit simple, réuni les Frères qui appartiennent à la même Commanderie, ou un ensemble de Prud’hommes appelés à conseiller un Grand Dignitaire. Il regroupe en effet, à son niveau d’importance, la quasi-totalité des Frères du Temple. On y prie avant de débattre des sujets qui dépendent de la vie même de l’Ordre. Les informations sont communiquées, les problèmes soulevés, les accusations discutées. En bref, toutes les affaires regardant une appréciation et un jugement y sont débattues.
Mais, malgré cette gouvernance nouvelle et démocratique, appartenir à l’Ordre n’est pas une mince affaire. Les restrictions, tout comme les pénitences, sont rudes : On parle facilement du Joug de la Règle. Cette Règle est stricte et n’accepte aucun débordement. Toutefois, bien que le Chevalier Templier perde jusqu’à sa liberté en entrant dans l’Ordre, il reçoit en échange, l’aura qu’il mérite. Et cette aura, apporte à l’Ordre, un développement que l’on ne peut retrouver nul par ailleurs.

L’obligation de servir utilement et avec abnégation la Maison du Temple, donne à celle-ci une formidable capacité à utiliser ses hommes de la meilleure façon. Outre les exploits héroïques de ces Chevaliers du Temple, à qui l’on donne pour impossible la fuite devant l’ennemi (la Règle l’interdit en effet), l’homme de guerre est reconnu également comme un travailleur acharné, malgré les sept temps de prière par jour, inscrit dans ses obligations de Moine Soldat. Lorsque le Chevalier ou le Servant d’armes ne peut être employé en même temps comme travailleur et comme guerrier, l’Esclave le remplace dans les tâches obligatoires, dites de travail journalier.

La Règle de Saint-Benoît, bien que modifiée par Saint-Bernard, transpire dans celle de l’Ordre du Temple, et reste enquis de l’Ora et Labora, du Prie et Travail des Règlements Monastiques. Et, le résultat de ce labeur infatigable, ce sont certes, des Chevaliers soldats prêts au combat, mais également des Chevaliers travailleurs, dont le zèle assure des rendements fermiers importants. Si importants, que le volume des productions dépasse largement les besoins de subsistance. Les excédents sont transformés en monnaie, sur les marchés d’Orient. L’argent arrive dans les caisses du Trésor du Temple, caisses que la guerre vide souvent. La guerre et l’entretien d’une armée de Chevaliers et d’hommes d’armes, les Servants, coûtent extrêmement cher et l’Ordre a besoin en permanence de liquidité. En sus, les Chevaliers de l’Ordre, bien que considérés comme Kadoshs, c’est-à-dire Saints, restent mortels. Le remplacement continuel des hommes par de nouvelles recrues doit être assuré. Et, non seulement il n’y a pas assez de Chrétiens sur les Terres d’Orient pour cela, mais les populations indigènes ne peuvent rentrer dans l’organisation de l’Ordre que comme Auxiliaires militaires et non comme Frères Chevaliers. Il existe en effet, un Corps indigène armé sous le nom de force Turcomane.

Après avoir constitué l’organisation de l’Ordre en Orient, une structure du même fond est développée en Occident et principalement en France. La première possession dans ce royaume est estimée avoir été créée en 1128. La Structure Templière Européenne, en Italie ou en Angleterre est cependant légèrement différente de celle d’Orient, hormis pour celle d’Espagne en conflit permanent avec les Royaumes Maures. La situation en Europe, n’est pas la même qu’en Palestine. En Orient, la guerre est constante et tous les hommes sont nécessaires à la bataille. L’Ordre d’Orient est donc centré sur la chose militaire, plus que sur le développement des terres, développement difficile puisque la Région reste instable. De plus, les rapines, les pillages, les courses de l’ennemi sur les terres Chrétiennes, obligent à une exploitation agricole limitée, car bien souvent les productions sont volées ou détruites. Ce n’est pas le cas pour la France, qui reste enquis d’une paix relative certes, avec les souverains voisins, mais qui s’appuie sur un territoire suffisamment vaste, pour que l’agriculture se développe de manière convenable.

Le Royaume de France reste ainsi, et parce que la majorité des Chevaliers de l’Ordre est françoise, la terre de prédilection de l’organisation Templière en Europe. L’Ordre, va s’y implanter, le croit-il, durablement. Cette croyance sera freinée en 1307, et totalement abandonnée en 1312, lorsque le Temple sera dissous par le Pape et ses biens confisqués et confiés par le Roi Philippe le Bel, à l’Ordre des Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem en échange de 200.000 Livres. En attendant cette tragédie, des Maisons du Temple, des Commanderies, des Provinces dont la plus grande et la plus célèbre reste celle du Temple de Paris , voient le jour. 

L’objectif est supérieur à celui du Temple d’Orient : former des hommes, pour aller les faire combattre en Terre-Sainte, mais également construire une base économique viable, via la terre travaillée, afin de posséder les moyens financiers et matériels nécessaires à la guerre. En effet, ce ne sont pas seulement des Hommes dont l’Ordre a besoin pour assurer la protection des Lieux Saints. Se sont également des fournitures, comme le fourrage, les chevaux, le cuir, le métal pour les armures, des armures elles-mêmes et des armes. 

 

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TOME II

Histoire de l'Ordre du Temple - Manuel Religieux et Règle Primitive

L’essence fondamentale de l’Ordre du Temple, se divisait en deux courants, l’un étant l’Ordre du Temple lui-même, l’autre étant l’Ordre d’Orient. Paradoxalement, c’est l’Ordre d’Orient qui fera perdurer l’Ordre du Temple, devenant ensuite une simple particularité de ce dernier. Il faut garder à l’esprit que le berceau de l’Ordre d’Orient, c’est l’ancienne Egypte, dont la Religion Primitive s’est étirée sur toute la Palestine, jusqu’à Babylone. A cette époque reculée, celle des Pharaons, les Hommes de l’ancienne Egypte qui détenaient le pouvoir, étaient à la fois législateurs et Prêtres. Ils gardaient jalousement certains secrets, dont des connaissances métaphysiques et des applications théoriques et scientifiques portant sur les sciences naturelles. Ces hommes de pouvoirs, réduisaient volontairement la divulgation de ces connaissances aux simples sujets, esclaves ou non. Ce qu’ils révélaient au peuple profane, n’était pas les secrets qu’ils gardaient jalousement. Leurs mystères, étaient réservés aux initiés selon l’adage Solis Sacerdotibus, Réservé aux Initiés. 

Il est reconnu que nombre de Grands Hommes, ont été initiés en Egypte quoi que fut leur domaine de prédilection : Aristote, Platon, Ptolémée, Pythagore, Alexandre le Grand, Napoléon... Mais cependant, dans la conscience de l’Ordre du Temple, le premier qui transporta hors de l’Egypte, les connaissances métaphysiques et les sciences naturelles fut Mose l’Egyptien, c’est-à-dire le Moïse plus tardivement Hébraïsé. La Bible nous révèle en effet, que Mose fut initié à ces connaissances avant de quitter le pays d’Egypte, lorsqu’il était encore considéré comme le fils de Pharaon. Le Mose qui de-viendra Moïse, était bien évidemment Egyptien et non hébreu, comme le souligne l’évidence ainsi que de nombreux chercheurs en théologie ou des hommes de science comme Sigmund Freud. 

Plusieurs exemples montrent que Mose fut instruit dans les mystères des prêtres, ce qui lui permit notamment de surmonter la puissance des Mages de Pharaon. Son Frère Aaron et les chefs des tribus qui le suivirent dans l’Exode, devinrent les dépositaires des secrets d’Egypte à l’extérieur des frontières de cet Empire. Ses chefs, ou plutôt ses Lévites/Prêtres, étaient alors divisés en plusieurs classes, comme le faisaient les prêtres Egyptiens. 

Jésus, celui qui allait être l’héritier de ce savoir, le Fils de Dieu, apparu alors en Palestine. Jésus démontra sa connaissance d’initié dès son plus jeune âge. N’oublions pas qu’il fut élevé en Egypte, et qu’il ne revint en Palestine qu’à la mort d’Hérode, celui qui selon les Textes Saints, voulait le mettre à mort. Suivant les différentes Evangiles, entre neuf et douze ans, Jésus contredisait dans les Temples, les plus savants des hommes. Aidé d’un génie tout divin, Jésus s’engagea sur le chemin de la plus haute des méditations, dénonçant ici et expliquant là. Il définit par le biais d’une nouvelle croyance, les bases d’une religion universelle qu’il offrit pour apporter le bonheur aux peuples. Jésus prêcha l’amour de Dieu, l’amour de ses semblables, l’égalité devant le Père commun des hommes. Il consacra sa mort, en un sacrifice digne du seul fils de Dieu, lui qui était Dieu lui-même. 

Saint Jean-Baptiste lui enseigna ses connaissances, en le baptisant symboliquement. Jésus transmit ses enseignements à ses propres disciples et Apôtres. La morale évangélique se rependit et les peuples éclairés rejetèrent alors, les initiations profanes, les dogmes des païens, les Lois des Hébreux et les vaines formules magiques des Mages Perses. Et, Jésus fut condamné à la Croix par les Juifs, laissant aux Apôtres, la mission de propager sa Bonne Parole sur la Terre. Mais, alors que la majorité de ses disciples s’aventurait à l’extérieur de la Palestine, seul Saint Jean l’Evangéliste, l’Apôtre de l’amour fraternel, resta en Orient. 

Par l’action de Saint Jean, en Orient, la doctrine pure du Christ ne fut jamais altérée. Au contraire, Saint Pierre et les autres Apôtres, continuèrent eux, à porter les dogmes de Jésus-Christ chez les peuples lointains. Forcés, pour propager la foi, de se prêter aux usages et aux rites qui n’étaient pas ceux de l’Orient, des nuances et des différences se glissèrent dans les divers évangiles qu’ils écrivirent, tout comme dans les doctrines de nombreuses sectes chrétiennes. 

Jusqu’en 1118, les mystères de la Religion du Christ et de l’ordre de l’initiation d’Egypte transmis aux Chrétiens par Jean l’Evangéliste, furent conservés sans altération par les Frères d’Orient. Les Templiers qui étaient arrivés en Terre Sainte depuis Neuf ans déjà, furent appelés à rencontrer les disciples de l’Ordre d’Orient. Les Chrétiens persécutés par les Infidèles, appréciaient en effet le dévouement sans faille, le courage et la piété de ces braves croisés qui, l’épée dans une main et la Croix dans l’autre, défendaient les Hommes et les Lieux-Saints. Ces Chrétiens d’Orient rendirent justice aux éclatantes vertus et à l’ardente charité des compagnons d’Hugues de Payns, le Premier Grand Maître. Ils confièrent alors leurs secrets aux Chevaliers du Temple. Ils leurs apprirent les connaissances acquises pendant des siècles, connaissances sanctifiées par la Croix, les dogmes et la morale du Fils de Dieu. 

Ainsi, tels sont l’origine et le développement spirituel dans la fondation de l’Ordre du Temple, dans lequel Hugues de Payns, instruit de la doctrine ésotérique et des formules initiatrices des Chré-tiens d’Orient, fut revêtu du pouvoir patriarcal et placé dans l’Ordre légitime des successeurs de Saint Jean-Baptiste.

Ainsi, trois temps de Connaissances permirent le développement de l’Ordre du Temple :

- Le premier temps est celui de la constitution des Institutions de l’Ordre, sous l’égide et les commandements de l’Eglise de Rome et de Saint Bernard : C’est le Temps de la Règle de Saint-Benoît ;

- Le second temps est celui de la modification de la Règle de Saint-Benoît en Règle monastique et militaire : C’est le Temps des Statuts et Retraits de la Règle Primitive de l’Ordre du Temple ;

- Le troisième temps est celui de la conscience qu’une vérité révélée existe, mais doit rester cachée : C’est le Temps de la Règle du secret ou Regula Occulti de l’Ordre du Temple, selon les Frères d’Orient.

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TOME III

Procès de l'Ordre du Temple - Traduction française de l'Enquête de Florence en 1311

Notons qu’il est important de souligner qu’il est plus juste de parler d’enquête que de procès, dans le cadre des faits rapportés à Florence en 1311. En effet, les accusés comparaissent libres, choisis par l’Eglise et son Inquisition, qui n’utilisera ni la menace ni de fait la Question pour enregistrer les aveux, telle que semble nous confirmer la conclusion de l’enquête : « 

C’est la vérité, émanant de plusieurs personnes que nous avons révélée par notre enquête, et que nous destinons à Votre Sainteté. Celle-ci porte sur sept différents Frères de l’Ordre, dont nous avons pris soin de ne pas insérer à ce présent rapport, les réponses et les négations apportées par un seul de ceux-ci sur le contenu de chacun des articles énoncés, car il n’avait pas de statut ni d’autorité dans l’Ordre, et n’était attaché qu’à rendre de simples services et à effectuer les travaux de la terre. (…)* Les confirmations susmentionnées, les dépositions et les confessions ci-dessus retranscrites contenant les propos des Frères, ont été par nous-même examinés, révisées, et assurément affirmées par de scrupuleux recoupements, sans avoir recours à aucune contrainte ou torture, après la lecture en public des articles mentionnés qui furent normalement et soigneusement exposés, en présence des témoins susmentionnés appelés par Votre Sainteté à suivre nos actions contre ces différentes personnes appartenant à l’Ordre. » 

Pouvons-nous cependant croire, à la non menace du tourment de la Question ? Certainement pas. Car dans cette conclusion de l’enquête, la coupure que nous soulignons ci-dessus par un astérisque, en dit ceci : 

*« De plus, ce dernier était novice dans l’Ordre et ignorait avec certitude les secrets de l’Ordre, comme le confirma son questionnement sous la torture. » 

L’Enquête de Florence se présente donc autour de sept témoignages, dont seulement six seront inscrits comme pertinents et enregistrés. Les témoins ont été choisis afin de soutenir l’accusation sur toutes les fonctions qui organisent l’Ordre du Temple. Sur les six témoins, nous trouvons trois Précepteurs, deux Chevaliers et un Prêtre de l’Ordre.

Les trois Précepteurs interrogés, Maîtres de trois Maisons du Temple distinctes, montrent avec efficacité, que les vices et les déviances de l’organisation, sont communs à l’ensemble de l’institution, mais surtout et le plus important, que l’Eglise de Rome et son Pape ignoraient tous ces crimes.