De Praestigiis Daemonum Thierry Rousseau de Saint Aignan - Livre II

Le Deuxième Livre du De Praestigiis Daemonum, analyse les différentes formes de Magie et de Sorcellerie et vous immerge dans les Secrets et les Mystères des païens et des hérétiques

 

TOME II

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Saint Pierre explique la provenance de l’Art Magique qu’il attribue aux Anges Prévaricateurs. Comme nous le voyons au quatrième livre des Recognitions de Saint Clément, ces Anges ont fait croire aux hommes, que les Esprits pouvaient être contraint d’obéir aux mortels, au moyen de cet Art qu’est l’Invocation Magique. Les Démons chassèrent ainsi, la connaissance de la piété, au profit d’un monde embrumé d’immoralités. Ce monde devint tel un enfer brûlant, pervertit par la malice. Ci-bien, que le Déluge fut prononcé. Cham, l’un des enfants de Noé, échappa de la montée des eaux. Et avec lui, la Connaissance de la Magie qu’il perfectionna et qu’il donna en héritage à son fils Mesraïm. Mesraïm donna naissance à l’Art Magique, (de lui naquirent la lignée des Egyptiens, des Babyloniens et des Perses). A cette époque, les peuples le nommaient Zoroastre,. Il fut l’inventeur de la première et sans doute de la plus remarquable Magie, ainsi que des livres qui accompagnèrent son développement. Il périt sous les coups du Démon, dans les flammes de l’enfer, pour s’être avancée trop loin dans ce domaine. Ces restes foudroyés par la foudre, furent récupérés et vénérés par ses premiers disciples. Ceux-ci apportèrent ces cendres aux Perses, afin qu’ils les gardent comme si ces cendres étaient un don du ciel issut du feu divin. Zoroastre, fut ainsi adoré comme un Dieu. Cette histoire est écrite à plusieurs endroits. C’est pour cette raison, que des Temples furent érigés, des idoles à son image élevées, des mystères, des cérémonies et des sacrifices institués. A partir de là, les hommes sont entrés ouvertement dans le péché, car ils savaient que leurs Idoles ne pouvaient pas voir, ne pouvaient pas entendre et ne pouvaient pas bouger.

Pline, confirme dans ses écrits, que la Magie vient de la Perse, via Zoroastre, (qu’il disait descendre d’Oromase que l’on dit être Cham, le fils de Noé). Pline justifie les origines, les époques, les personnes avec lesquelles la Magie commença à être pratiquée.

Justin, écrit que Zoroastre qui était Roi de Bactriane, est l’inventeur des Arts Magiques. Il vécut huit cent ans avant l’époque de Troie, comme Eusèbe de Césarée en témoigne dans son Etude des Temps et au Livre X de La Préparation Evangélique. A cette époque, vivaient Abraham et Ninus, c’est-à-dire à la 3185éme années de la création du monde. D’autres affirment, que Zabulon et Zamolxide s’étaient également vendus à un Art interdit, et seraient donc les premiers inventeurs de la Magie, ou bien ceux qui l’auraient amenée à la perfection. Ceci, aurait été fait juste après l’invention de cette discipline par le Diable.

Pour les Grecs, la Magie fut inventée par les Perses. Ils l’introduisirent en Grece avec Osthanès, qui assistait Xerxes, leur Roi, lorsqu’il fit campagne contre la Grece. Il fut à l’origine de l’epanouissement et la divulgation de cette pratique, comme une maladie qui infectait tous les lieux où il passait. Pline confirme qu’Ostan empoisonna tant les peuples grecs que leurs desirs fous de connaître cette science, devint comme une rage maladive.

Les magiciens arabes Almadal, Alchindus et Hipoccus, succombèrent à leur tour. Les Mèdes Apuscorus et Zaratus suivirent. Le Babilonien Marmaridius, l’Assyrien Zarmocenidas, l’Hyperboreen Abbaris, mais également Charondas, Dæmogorgon (également appelé Damigeron),  Eudoxe et Hermippe s’y adonnèrent. Ainsi, ceux qui sombrèrent furent nombreux, comme Mercure Trismegiste que l’on nomme également Hermés et qui vivait chez Pharaon, à l’époque de Moïse. Ce Pharaon périt noyé par la mer rouge.

Sombrèrent également, Apollonius de Tyane, Dardanus, Gog le Grec, Germa Babylonien.

Porphyre sombra, lui qui fut tant honoré par les derniers Gentils et dont la renommée le fit reconnaître comme le Philosophe des Platoniciens. Porphyre, cet ennemi du Christ, aurait dû être plutôt nommé Asophe ou Misosophe, « sans sagesse » ou « ennemi de la sagesse ». Son précepteur était Plotin, qui défendait l’Ecole Platonicienne en Italie, comme Jamblique le faisait lui-même en Egypte et Proclus en Asie. Proclus était reconnu pour ses connaissances des Mystères de Platon, qu’il transcrit dans son livre Du Sacrifice et de la Magie, qui a été repris, hélas, par Jean François Pic, dans le chapitre 5 de son Livre VII, De praenotione rerum.

Alors que ces hommes étaient unanimement des philosophes reconnus avec raison, leurs travails et leurs études sur la Magie, les ont amenés sur le chemin de la folie. Pausanias dit, qu’Amphion et Orphée étaient de grands Magiciens, sans oublier Apulée et Artephiuse. Pausanias assure, dans le résumé de l’Etude Théologique, avoir visité tout l’Orient pour y rechercher la Sagesse.  A Tantale, Tantale lui-même, assit sur un Trône d’Or, enseignait les choses célestes, la Nature et les Moeurs, comme Artephis le rapporte lui-même.

Democrite d’Abdère fut reconnu comme celui qui tira de la terre, les Livres de Magie que Dardanus, un grand Magicien Egyptien avait ecrits. Démocrite fut inhumé dans son tombeau avec ces Livres. Avant cela, il les commenta, tout comme le firent Apollonie, Captidene et Dardane le Phenicien.

Numa Pompilius qui était Roi et Pontife de Rome, demanda à la manière de Dardanus, qu’on l’inhuma dans sa tombe avec les douze livres de Magie qu’il avait écrits.

Les Livres d’Hermès portant sur cette science existent toujours.

Pour Pline, les philosophes Pythagore, Empédocle, Démocrite et Platon effectuèrent plus qu’un long voyage, mais un véritable périple pour apprendre la Magie. A leur retour, ils la perfectionnèrent, gardant pour eux seuls, les secrets de cet Art. Nous savons que Pythagore et Platon allèrent jusqu’à visiter les Devins de Memphis, visitant la Syrie, l’Egypte, la Judée et l’Ecole des Chaldeens. Il est certain que dès son commencement, la Magie ne put pas être mieux exercée et perfectionnée que par les Chaldeens. Ils réussirent à transformer la religion des Assyriens, des Perses, des Arabes, des Ethiopiens et des Indiens, en Sagesse philosophique, Sagesse qui ne fut jamais égalée par aucune autre nation dans le monde.

Il est encore plus vrai de dire, que les Egyptiens, qui sont superstitieux de nature, ont traduit leur religion en fables de « vieilles femmes » et en farces. Cependant, ils excellaient en Magie, car ils étaient notoirement connus pour bien servir les Démons de façon obligatoire et reconnu. De plus, il leurs était habituel de tromper les hommes faibles, en jouant d’une subtile finesse afin de les écarter par tous les moyens, de la vraie et naturelle foi en Dieu.

Les Grecs, grands inventeurs en toute chose, modifièrent leur Religion en l’adaptant en discours Pyrrhoniens.

Les Romains, qui recherchent naturellement la puissance, ont mis à bas leur religion suivant ce désir, la rendant semblable à une doctrine politique. Ainsi, les Grecs et les Romains tombèrent plus facilement dans l’erreur, en utilisant les Arts Magiques de leurs Démons.

On pourrait m’opposer aux idées présentées, que la plupart des auteurs reconnus, ont exercé eux-mêmes, la Magie Naturelle. A cela, on ne pourra que reconnaître que tous, se sont nourri des superstitions de la Magie Infâme, en opposition à la majesté divine. Si bien que la Magie Naturelle, mélangée à la Goétie et à la Théurgie, aidées par les fausses promesses des Démons, les firent devenir indissociables les unes des autres. Pour le reste, je ne parlerai pas ici, de la connaissance et de la vision des choses naturellement cachées, c’est-à-dire, de la vraie Sagesse (Sapience/Philosophie) et de la Très Sainte Magie que les Sages doivent recevoir et utiliser avec bienveillance et honneur. Je ne veux donc nullement les comparer. En effet, ceux que les Grecs appelaient Sages ou Philosophes et que les Chaldéens nommaient Mages (comme en témoigne Saint Jérémie dans Daniel) ont été reconnus comme ayant existés dans l’histoire, par Saint Mathieu dans son chapitre 2. Ces Mages reconnurent en suivant l’Etoile, le moment et l’endroit où le fils de Dieu était né, grace à leurs Propheties. Ces Prophéties étaient au temps de la Captivité d’Israël, très répandues dans tout le royaume et dans celui de Babylone. L’Etoile leur était apparue inopinément et de façon soudaine, sans l’éclat de la matière physique normal, selon l’ordre de la Nature. Lumineuse par la volonté divine, pour annoncer la naissance de Jésus-Christ, elle devait conduire les Mages jusqu’au lieu où il était.

Bibliographie du De Praestigiis Daemonum