Le premier Livre du De Occulta Philosophia de Cornelius Agrippa

Nouvelle traduction de Cornelius Agrippa, son De Occulta Philosophia

De occulta philosophia liber primus henricus cornelius agrippa ab nettesheim et thierry rousseau de saint aignanLivre Premier du De Occulta Philosophia : 

La période comprise entre la fin du XVe et le début du XVIe Siècle, est charnière. L’Europe se redéfinit en effet géopolitiquement, se créant de nouvelles raisons de conflits. Aux éléments de division politique et à la formation de nouveaux grands rivaux européens, s’ajoutent de sérieux et nombreux bouleversements dans la pensée tant scientifique, que philosophique et religieuse. Ces bouleversements qui s’exercent aussi bien dans les institutions qui ébauchent la fin du féodalisme, dans les idées et dans les dogmes à suivre, à combattre et à défendre, naissent de plusieurs réalités qui vont contribuer à nuire à l’unité de la chrétienté. La plus importante de ces données est sans contexte l’affaiblissement de influence des papes sur les affaires de l’Europe. L’anéantissement de l’armée du Christ par Philippe le Bel en 1312, celle de l’Ordre du Temple et de ses Chevaliers Templiers, a considérablement réduit les moyens de pression et de sagesse que les Papes pouvaient exercer sur les Etats Européens. Le grand schisme d’occident, qui a divisé la papauté en multipliant les Papes, a encore renforcé cet affaiblissement. Le retour d’un Pape unique à Rome en 1417, ne permet pas un réel rétablissement de son influence, du moins aucunement comme elle était auparavant exercée. Rares sont encore les monarques qui craignent l’excommunication. L’autorité du souverain pontife a été trop abaissée, pour qu’il soit en mesure de contrecarrer de nouvelles pensées, qu’une inquisition devenue européenne ne peut combattre sans injustice. Ces nouvelles idées, celles d’une réforme de l’Eglise Latine, bien que dangereuses pour la stabilité des Etats qui ne sont pas prêt à l’accepter, sont pourtant regardées par certains comme un moyen de réduire au silence, cette papauté catholique qui rêve de rétablir son autorité sur l’ensemble de l’Europe. La plus vigoureuse des attaques se fera en Suisse et en France sous la plume du Théologien Calvin. Mais dans le Saint Empire, c’est Luther qui forgera la transformation, puis la séparation de la Chrétienté d’occident en deux courants ennemis qui s’affronteront partout, et qui donneront les guerres de religion qui plus tard, épuiseront le royaume de France et l’Europe toute entière.

En cette fin de siècle, le monde européen a en effet changé. Les villes se sont enrichies et affranchies. La noblesse végète dans la pauvreté et l’ignorance. Le peuple est mécontent, sans cesse opprimé car révolté. Les chevaliers, toujours passionnés par la guerre, murmurent contre l’abolition du droit du plus fort, et n’attendent que l’occasion favorable pour tirer l’épée et renverser la domination des princes et des prêtres. C’est dans ce contexte que nait à Cologne le 14 septembre 1486, Henricus Cornelius Agrippa. Cologne est alors la capitale d’une province importante du Saint-Empire Romain Germanique, l’Archevêque de Cologne étant un des sept Princes Electeurs de l’Empire. Cette même année, Maximilien d’Autriche est élu Roi des Romains, c’est-à-dire candidat à la dignité impériale. Sur l’heure cependant, c’est encore son père Frédéric qui est Empereur de cet espace immense qu’est le Saint Empire Romain Germanique, qui comprend une multitude d’états et de nations, unis souvent par la langue mais aucunement par une identité propre. Agrippa, est sans doute issu d’une vieille noblesse, ou du moins, d’une bourgeoisie qui cherche à le devenir. D’après ce que nous pouvons lire dans ses correspondances, sa famille aurait exercée depuis plusieurs générations déjà, des charges importantes auprès des Princes de la Maison d’Autriche. De ce fait, Agrippa et sa famille, possèdent avec certitude, des moyens financiers. Il va pouvoir poursuivre des études classiques dans sa ville de naissance, avant de quitter l’Archevêché de Cologne pour la France.

C’est ainsi qu’en 1502, il s’inscrit à l’Université de Paris. La France et l’Angleterre avait signé en 1475, le Traité de Picquigny, qui mettait fin officiellement à la guerre de Cent ans qui dévorait les deux royaumes. En 1477, la bataille de Nancy qui avait vu la mort du Duc de Bourgogne Charles le Téméraire, confirmait la fin d’une guerre qui durait depuis 1337. C’est donc dans une France agrandit, de nouveau riche, unie et relativement en paix, qu’Agrippa va poursuivre ses études. Suivant ses écrits, ainsi que les différentes charges qu’il occupera plus tard, Agrippa aurait poursuit à l’Université de Paris, des études de Droit et de Médecine, jusqu’au début de l’année 1507. Il en serait alors sorti Docteur en Droit et en Médecine, ce qui est pourtant peu probable. En effet, les deux cursus nécessitent plus de quatre ans pour être obtenus. Il semblerait plutôt, si nous analysons le parcours d’Agrippa ainsi que les travaux et les œuvres qu’il entreprit au cours de sa vie, qu’il fut plus certainement formé à la Philosophie et à la Théologie, matières propres et habituellement enseignées à l’Université. Agrippa était donc Docteur en ces deux matières et nullement en Droit et en Médecine.

Ainsi, en 1507, ses Doctorats acquis, Agrippa quitte Paris pour voyager en France. Il trouve auprès de plusieurs Seigneurs Français, l’opportunité d’étudier pour leur compte, la Chrysopoeia, c’est-à-dire l’Art de faire de l’or par transmutation. Agrippa travaillera à cette étude, en se référant sans doute aux ouvrages rares et bien souvent interdits, que contiennent les bibliothèques particulières de ces Seigneurs Français. Il y puisera certainement les sources documentaires nécessaires, qu’il utilisera plus tard lorsqu’il écrira sur les Quatre Eléments en particuliers et l’Alchimie en général. C’est sans doute dans le cadre de ce projet qu’il n’aura de cesse de voyager dans toute l’Europe durant toute sa vie, ses créantiers ne l’aidant pas à se stabiliser en un endroit unique.

Nous le retrouvons en 1508, en Espagne. Agrippa se met au service du Roi d’Aragon, Ferdinand II, qui assure également la régence de la Castille devant l’incapacité mentale de sa reine, Jeanne la Folle. En effet, en 1479, après cinq ans de conflit, la guerre de succession de Castille s’était achevée sur la réunion des deux plus puissants royaumes d’Espagne, autour d’une seule couronne portée par deux souverains, Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon. Isabelle était morte en 1504, laissant sa part de couronne à sa fille Jeanne. Si l’Espagne attire Agrippa, c’est que le pouvoir central de l’Etat, c’est énormément modernisé et que la couronne jumelée de Castille et d’Aragon offre des perspectives intéressantes pour un Docteur en Philosophie et en Théologie. En effet, depuis 1479, une autorité indiscutable a fait son apparition en Espagne : L’inquisition Espagnol a été créée par l’autorisation du Pape Sixte IV et sa bulle Exigit sinceræ devotionis. N’oublions pas également, que la couronne de Castille et d’Aragon peut, depuis 1492, s’enorgueillir de la découverte du Nouveau Monde, la même année où elle achève la Reconquista de toute sa péninsule sur les musulmans. S’il est probable que ce sont les relations tendues entre le Royaume de France et celui d’Espagne, qui oblige Agrippa à passer la frontière, il est également possible qu’Agrippa en se mettant au service du Roi d’Aragon, cherche à se rapprocher d’une autre Université importante, celle de l’Universitas Complutum. Située au centre du pays, elle est susceptible de posséder des ouvrages rares et notamment des traductions arabes, récupérés dans les bibliothèques Nasrides et Maures, et qui ont échappé aux autodafés.

C’est en 1509, qu’Agrippa quitte l’Espagne pour aller s’installer à Dole, ville du Comté de Bourgogne, possession française qui appartient pourtant au Saint-Empire par sa gouvernance qui est assurée par Marguerite d’Autriche, la sœur de l’Empereur Maximilien. Il y devient Lecteur, c’est-à-dire professeur d’Université. C’est à l’occasion d’une lecture publique, lors de laquelle il explique le mystérieux et obscur ouvrage de Reuchlin, De Verbo mirifico, qu’il va s’opposer à Jean Catilinet, un Cordelier. Jean Catilinet, déclare alors publiquement la contre vérité que forme l’explication de l’ouvrage par Agrippa. Bien que menacé, Agrippa reste protégé par Marguerite d’Autriche. C’est pour la remercier de sa protection, que la même année, Agrippa écrit le De nobilitate et præcellentia feminei sexes. Cet ouvrage est un traité sur l’excellence des Femmes, qui a pour objet principal, de s’attirer les faveurs et de remercier cette princesse importante qui gouverne les provinces Germania inferior et Burgundia, c’est-à-dire les Pays-Bas Espagnol et la Bourgogne. Ce traité ne sera cependant remis à la princesse, que vingt ans après son écriture. Parallèlement à l’écriture de cet ouvrage, Agrippa commence la rédaction du De Occulta Philosophia.

L’année suivante, en 1510, Agrippa passe en Angleterre, pour y conduire une affaire secrète dont nous ne savons pas grand-chose. Le pays sort alors d’une guerre civile achevée en 1485, celle de la Guerre des deux roses, qui opposait pour la succession à la couronne, la Maison d’York et celle de Lancastre. Installé à Londres, Agrippa y écrit une contre-attaque envers le Franciscain Catilinet, Expostulatio super expositione sua in librum de verbo mirifico, cum Joanne Catilineti fratrum Franciscanorum per Burgundiam provinciali ministro. Parallèlement, il travaille sur les Epîtres de Saint-Paul aux Romains, Commentariola in epistolam Pauli ad Romanos. Ayant fini sa mission secrète, certainement diligentée par des proches de Marguerite d’Autriche, il quitte l’Angleterre la même année, pour s’installer à Cologne. C’est là, qu’il apprend que le Pape Jules II a créé une ligue contre Louis XII et le Royaume de France, qui comprend dans ses rangs la Suisse, l’Aragon, Venise et l’Angleterre. Nous pouvons spéculer, que le voyage d’Agrippa à Londres, portait peut-être sur ce projet d’alliance entre Jules II et le Roi d’Angleterre, Henri VIII. Quoi qu’il en soit, Agrippa quitte alors Cologne, pour s’engager dans l’Armée Impériale d’Italie. Il embrasse rapidement et facilement le métier des armes. Il est nommé Secrétaire de camp de l’Empereur Maximilien, puis favori d’Antoine De Leve. Agrippa devient un des Capitaines qui commandent ses troupes. C’est durant cette période qu’il s’illustre au combat. Il est fait Chevalier, ce qui prouve qu’il n’appartenait pas à la noblesse d’épée, le rang de Chevalier étant le premier titre de noblesse. De son expérience militaire, Agrippa en sortira un ouvrage en 1526, qui ne sera jamais publié, le Traité des feux et des machines de guerre, Pyromachia.

Après cette période d’honneurs militaires, Agrippa est appelé à Pise par le Cardinal de Sainte-Croix. Il lui est demandé de l’assister durant un Concile, qui est prévu s’ouvrir en 1511. Il n’aura finalement pas lieu à Pise, mais à Milan. Agrippa n’y participera pas.

En effet, en 1511, nous le retrouvons à Pavie et à Turin, professant la Théologie. Il est alors Professeur ès lettres Saintes.

En 1515, alors que François 1er devient roi de France et qu’il gagne la bataille de Marignan, Agrippa est à Pavie où il enseigne Mercure Trismégiste, dit Hermès, le premier grand philosophe à avoir recherché la Pierre Philosophale. Agrippa en sort un discours sur la puissance et la sagesse de Dieu, Oratio habita Papiæ, in prælectione Hermetis Trismegisti, de potestate et sapientia Dei, qui est prononcé à l’Université de Pavie. A ce discours nous pouvons ajouter une explication du banquet de Platon, Oratio in prælectione convivii Platonis, amoris laudem continens.

Après la défaite de Marignan et la victoire française, Agrippa fuit Pavie, avec sa première femme et son fils, pour se réfugier dans le marquisat de Montferrat.

Durant l’année 1516, Agrippa y écrit un dialogue et un traité. Le premier, porte sur l’homme créé à l’image de Dieu, Dialogus de homine, Dei imagine. Le deuxième, est un traité qui porte sur la connaissance de Dieu, Liber de triplici ratione cognoscendi Deum. Ces deux écrits, Agrippa les dédicace à Guillaume IX Marquis de Montferrat, avec l’espoir de s’en attirer les bonnes grâces.

En 1518, Guillaume IX de Montferrat décède. Agrippa, part pour l’Evêché de Metz où il s’installe. Il devient Syndic et Avocat général de la ville. A l’occasion de sa nomination, il prononce un discours devant la Seigneurie, Oratio ad Metensium Dominos dum in illorum advocatum syndicum et oratorem acceptaretur. C’est là, qu’il s’oppose à la procédure de l’inquisiteur de la Foi, le Dominicain Nicolas Savini, qui accusait une jeune femme de Woippy, d’être une sorcière. Elle est libérée et les faux témoins et délateurs condamnés à de fortes amendes. Cependant, pour avoir discuté sur la question de la monogamie de Sainte-Anne, dans laquelle il combat les arguments de Claude Salini le prieur des Dominicains, il doit quitter Metz. La thèse d’Agrippa comportait deux polémiques, la thèse en elle-même, De beatissimæ Annæ monogamia ac unico puerperio propositiones abbreviatæ et articulatæ, juxta disceptationem Jacobi Fabri Stapulensis in libro De tribus et una, et la discussion sur celle-ci, Defensio propositionum prænarratarum contra quemdam dominicastrum illarum impugnatorem, qui sanctissimam deiparœ virginis matrem Annam conatur ostendere polygamam.

En 1519/1520, Agrippa donne sa démission aux magistrats de Metz et quitte la ville pour se rendre à Cologne. Il dédicace à cette époque à Théodoric l’Evêque de Cyrène qui était l’administrateur spirituel de l’archevêché de Cologne, un traité sur le péché originel écrit plusieurs années auparavant, De originali peccato disputabilis opinionis déclamatio. Intéressé par le personnage, l’Evêque de Cyrène lui demande d’écrire en tant que médecin, sur les remèdes contre la peste. Agrippa lui adresse alors un petit traité, Contra pestem antidota securissima ad dominum Theodoricum Cyrenensem Coloniensis archipræsulatus a suffragiis, in sacris administratorem. C’est le seul ouvrage médical sérieux que nous pouvons relier à Agrippa. En effet, une large majorité, pour ne pas dire l’entièreté de ses écrits, est spirituelle, mystique ou religieux. Ce qui confirme qu’Agrippa n’était pas Docteur en Médecine, mais plus certainement en Théologie. L’absence de titre et de diplôme ne le dispense pas pour autant de s’affirmer comme praticien.

C’est ainsi qu’en 1521, il s’installe à Genève comme médecin, après le décès de sa première épouse. C’est dans cette ville qu’il se remarie en 1522. Mais, n’ayant toujours pas les diplômes nécessaires pour officier, il doit quitter la ville rapidement.

En 1523, il s’installe à Fribourg, toujours comme médecin. Et pour les mêmes raisons, il doit quitter la ville l’année suivante.

Nous le retrouvons en 1524, à Lyon. Il y obtient une pension de François 1er en entrant au service de la Mère du Roi, Madame la Duchesse d’Angoulême, la Reine Louise de Savoie. Bien que cette pension lui soit allouée par le Roi, pour officier comme médecin auprès de sa mère, il est plus que probable que ce ne sont pas ses connaissances en médecine qui rapprochent Agrippa de la princesse, mais bien ses compétences en Astrologie. Celles-ci lui permettent de dessiner des horoscopes et de les expliquer.  Ce sont d’ailleurs ces mêmes compétences qui en 1525, le font désavouer par la Mère du Roi, en raison des connivences qu’Agrippa exerce auprès du connétable de Bourbon, ennemi du Roi de France. Enfermé à Lyon, sans aucune pension et en disgrâce auprès de la cour de France, Agrippa se voit acculé par ses créanciers. Il écrit toutefois toujours. Il termine le Traité de l’incertitude et de la vanité des sciences, De incertitudine et vanitate scientiarum atque artium declamatio, un ouvrage qui faute d’argent, ne sera publié que cinq ans plus tard.

En 1526, Agrippa persévère. Il écrit un discours sur la théologie païenne, Dehortatio gentilis theologiæ, qu’il dédicace à un de ces protecteurs à la cour de France, l’Evêque de Bazas, Symphorien Bullioud. 

En 1527, dans l’espoir de toucher une pension, Agrippa voyage à Paris. La pension étant intouchable, il demande l’autorisation de quitter la France. L’autorisation lui est faite, sous la forme d’un passeport validé par le Duc de Vendôme. Mais avant de quitter la France, Agrippa se venge de la Mère du Roi en écrivant des pamphlets insultants et satiriques, allant même jusqu’à comparer la Duchesse d’Angoulême à Jézabel, la femme du Roi Achab qui le détourna de Dieu et de la vérité.

En 1528, Agrippa arrive à Anvers aux Pays-Bas. Il s’y installe comme médecin. Dans l’espoir de récupérer une partie de sa pension, il dédicace un autre traité à la sœur du Roi François 1er, Marguerite Duchesse d’Alençon, portant sur le sacrement du mariage, De sacramento matrimonii declamatio.

En 1529, Agrippa devient le Conseiller et l’Historiographe de l’Empereur Charles-Quint, avec l’appui de Marguerite d’Autriche qui gouvernait les Pays-Bas. C’est cette année, qu’il communique enfin l’ouvrage qu’il a écrit pour elle vingt ans auparavant, en 1509, De nobilitate et præcellentia feminei sexes. Il publie ensuite, l’Histoire du couronnement de Charles-Quint à Bologne, De duplici coronatione Cæsaris apud Bononiam historiola, avant d’écrire l’oraison funèbre de Marguerite d’Autriche qui vient de décéder, Oratio habita in funere divæ Margaretæ Austriacorum et Burgundorum principis æterna memoria dignissimæ. Cette année-là, sa deuxième femme meurt de la Peste. 

En 1530, Agrippa obtient la charge d’un office impérial à Malines. Il épouse sa troisième femme qu’il ne tardera pas à répudier (1533). Il publie enfin son ouvrage écrit en 1525, De incertitudine et vanitate omnium scientiarum et artium, qui lui vaut les foudres de ses ennemis, les théologiens de la faculté de Louvain. Dans ce traité, Agrippa soutient que toutes les sciences sont par elles-mêmes plus propice à corrompre et à perdre les hommes, que de les faire marcher sur la route du bien et de la vertu. De plus, il adresse un mémoire au conseil de Malines, Ad senatum Cæsareum apud Mechliniam residuntem attestatio, qu’il dirige contre le corps des médecins de cette ville qui a fait interdire l’exercice de la médecine à Jean Thibault, qui ne possèdent aucun titre scientifique en règle et donc aucune autorité pour exercer.

En 1531, Agrippa publie une première version plus complète de l’ouvrage commencé vers 1510, ouvrage qui nous intéresse ici, le De occulta philosophia. Il écrit une apologie adressé au parlement de Malines contre les injustes accusations des théologiens de Louvain touchant le traité de l’incertitude et de la vanité des sciences, Apologia adversus calumnias propter declamationem de vanitate scientiarum et excellentia verbi Dei, sibi per aliquos Lovanienses theologistas intentatas. Croulant de nouveau sous les dettes, le paiement de sa pension ayant été suspendue, Agrippa est jeté en prison à Bruxelles.

Libéré en 1532, il retourne s’installer à Cologne, où il entre au service de l’Archevêque.

En 1533, Agrippa réédite l’ouvrage De occulta philosophia, agrémenté d’un troisième livre. Les trois livres portent le nom de La Magie naturelle, La Magie Céleste, La Magie Cérémoniale. L’Archevêque de Cologne, ayant ce privilège de l’Empereur Charles-Quin, dédicace l’ouvrage et donne la permission à Agrippa de le publier. Malgré cette protection, les foudres de ses ennemis finissent de le consumer. Agrippa s’oppose en effet vigoureusement aux inquisiteurs qui après avoir attaqué le De incertitudine et vanitate omnium scientiarum et artium, veulent faire interdire le De occulta Philosophia. Agrippa rédige alors un mémoire adressé aux magistrats de Cologne contre l’inquisiteur qui l’attaque et les docteurs de l’université de la ville, Clarissimis viris urbis Agrippinæ Romanorumque coloniæ senatoribus et consulibus epistola. Il quitte ensuite la ville, pour s’installer à Bonn la même année. Il y rencontre Jean Wier qui devient son disciple pour un cours laps de temps.

En 1535, il retourne à Lyon. Il y est emprisonné pour les pamphlets écrit contre la Mère du Roi François 1er. Libéré une nouvelle fois, il s’installe à Grenoble où il meurt pauvre et sans doute très malade à 48 ans, le 18 février de la même année.

Bibliographie